![]() |
WORLD TOUR of the INFORMATION SOCIETY ( WTIS )
|
Un million de PC portables à très bas prix destinés au segment éducation devraient être livrés en 2008, selon l’estimation du cabinet d’études Gartner. Ce chiffre pourrait atteindre les 6 millions fin 2012. Les pays émergents sont les marchés clés pour ces produits, du micro-portable conçu dans le cadre du projet de l’association OLPC (One Laptop per Child / Un ordinateur portable par enfant) au Classmate PC du fabricant américain de microprocesseurs Intel.
L’initiative éducation-informatique d’OLPC a le plus marqué les esprits, industriels et opinion publique. Organisation à but non lucratif créée et dirigée par l’informaticien américain Nicholas Negroponte, co-fondateur du Media Lab du Massachusetts Institute of Technology (MIT), l’OLPC s’est donnée pour mission d’encadrer la production et la distribution d’ordinateurs portables à bas prix à l’attention de la jeunesse des pays en développement.
Intel, qui a développé son propre ordinateur à bas prix (environ 200 dollars) pour les marchés émergents, le Classmate PC, s’est également opposé à OLPC avant de lui apporter son soutien.
Classmate PC
Au printemps 2007, le ton est monté entre l’organisation à but non lucratif et l’industriel. Lors d’une intervention au MIT, Nicholas Negroponte a accusé Intel de vendre son Classmate en dessous des coûts de production pour mieux l’évincer du marché, et a rappelé que l’XO est équipé d’un processeur AMD, concurrent d’Intel. Craig Barrett, chairman d’Intel, qui, en 2006, avait qualifié le PC portable d’OLPC de « gadget », a rejeté l’accusation. « Nous n’essayons pas d’évincer OLPC, nous essayons d’offrir des opportunités aux jeunes », a affirmé Barrett.
A la suite de ces vives discussions, le fondeur s’est finalement déclaré, en juin 2007, prêt à soutenir OLPC et sa mission. Dans la pratique, le Classmate et l’XO intéressent les mêmes pays. Aujourd’hui, le gouvernement brésilien hésite. Le Nigeria, qui semblait pencher pour l’XO, a finalement passé commandes pour des Classmate, la Libye également.
D’autres initiatives : de l’Eee PC d’Asus au supercalculateur d’IBM
En octobre 2007, le fabricant taïwanais Asus a dévoilé l’Eee PC, un utra-portable sous Linux, vendu 399 dollars. Plutôt qu’une alternative à l’XO, l’Eee PC est une machine économique « pour tous ».
Eee PC
En novembre de la même année, à l’initiative des Nations Unies, un site web dédié au développement est né : MDGmonitor.org. Basé sur les technologies de Google et de Cisco, il permet aux acteurs concernés de suivre et d’évaluer les efforts de lutte contre la pauvreté engagés dans le cadre du Millénaire pour le développement (MDG). MDGmonitor.org n’est pas sans rappeler ITU Global View, une plate-forme de suivi de l’utilisation des technologies de l’information sur le continent africain. La plate-forme a été dévoilée par Microsoft et l’Union internationale des télécommunications (UIT ou ITU en anglais) lors du sommet Connecter l’Afrique, organisé fin octobre 2007 à Kigali, Rwanda.
Connecter l’Afrique
En décembre, le groupe informatique américain IBM a annoncé mettre à disposition son supercalculateur Blue Gene/P au Meraka Institute. Le supercalculateur sera hébergé par le CHPC (Center for High Performance Computing) au Cap, en Afrique du Sud. Les capacités de la machine seront utilisées par les centres de recherche, les universités et les administrations publiques.
Des perspectives
OLPC cible la jeunesse des pays en développement qui n’est pas encore équipée. L’approche commerciale d’Intel vise une cible plus large : les salles de classe, la mise en réseau, la formation des professeurs... Sans surprise, le cabinet Gartner estime que l’approche ’salle de classe’ d’Intel sera « la plus efficace pour accélérer la livraison de PC à très bas prix ».
Enfin, le succès ou l’échec des PC à très bas prix dépendrait de six facteurs : l’implication et le financement des gouvernements, le soutien de Microsoft, le soutien d’Intel et d’AMD, les tarifs attractifs, les logiciels et les formations dans la langue locale concernée, les coûts supportés. Réduire la fracture numérique est essentiel pour le développement des économies émergentes, c’est également un moteur pour le futur de l’industrie du PC : « car les utilisateurs de micro-ordinateurs à très bas prix aujourd’hui pourraient devenir de traditionnels utilisateurs de PC demain ».
Pour aller plus loin 27/11 * OLPC : le programme Give One Get One prolongé 02/11 * Les Nations Unies et Google mettent en ligne MDGmonitor.org 30/10 * Connecter l’Afrique : L’UIT et Microsoft font cause commune
le dernier Laptop écolo : tout en bambou !
Premières images de l’Ecobook d’Asus, un portable en bois Il tape sur des bambous et c’est numéro un L’agence Reuters vient de dégoter les premières photos du PC portable écologique d’Asus, baptisé logiquement Eco Book. Un retour aux sources dans le but d’éliminer les matières polluantes, en proposant un PC plus près de la nature, mais tout aussi fonctionnel.
La principale particularité de l’Eco Book, c’est son boîtier, entièrement composé de lamelles de bambou, un bois que l’on pourra même commander en différentes teintes pour son portable, selon Asus.
Selon le fabricant taïwanais, qui a déjà lancé l’Eee PC cette année, le bambou pousse rapidement, il est flexible, mais solide et durable, et il est abondant. Pas de risque pour la nature donc, et de bonnes propriétés pour le monde du portable, explique Asus.
Le prototype exhibé en photo est encore en pleine phase de test. Asus évalue actuellement la capacité du bambou à soutenir de grandes températures, tout en permettant l’évacuation de la chaleur émise par le processeur, le circuit graphique, et les autres composants du PC. De quoi limiter encore un peu plus l’utilisation de matériaux classiques, comme les PVC, ou même les colles nécessaires pour les assembler, souvent toxiques.